Lecture : Ce roman qu’il vous faut pour mieux aborder votre rentrée (entre profondeur et légèreté)

Une fois n’est pas commune, parmi les 490 romans publiés cette année à l’occasion de la rentrée littéraire figure la dernière création de la romancière belge Amélie Nothomb, dont la réputation n’est plus à faire : Le livre des sœurs. Après avoir reçu le Prix Renaudot l’an passé pour Premier sang, ce trente-et-unième roman sera-t-il lui aussi un succès ?

 

Une ode au véritable Amour

Comme souvent, Amélie Nothomb centre ici son roman autour d’un protagoniste à la vie et personnalité bien particulières. Ainsi, le lecteur rencontre la jeune Tristane, enfant d’une rare intelligence, mais égoïstement délaissée par des parents trop amoureux pour se soucier de leur propre progéniture. Cette lacune affective pousse la jeune fille, souvent incomprise, à demander un unique présent à l’autorité parentale : une petite sœur. C’est ainsi que naquit Laetitia, et avec elle une relation « sœurternelle » – car seul ce mot convient – d’une intensité rare. Le parallèle entre l’amour exclusif et bancal des parents, et celui fusionnel et constructeur de leurs filles est saisissant. Avec ces dernières, la romancière dresse le portrait d’un Amour vrai, le genre d’Amour qui ne peut s’écrire sans A majuscule. D’autres aventures de cœur s’y mêlent bien sûr, notamment avec leur cousine Cosette, mais aussi dès l’adolescence avec divers camarades, mais les deux sœurs restent au centre de cette ode au véritable Amour qui en émouvra plus d’un.

 

Des existences et pensées hautes en couleurs

Si l’Amour joue un rôle prépondérant dans l’intrigue de ce trente-et-unième roman, Amélie Nothomb ne manque pas d’y ajouter de croustillants éléments qui maintiendront le lecteur en appétit jusqu’aux toutes dernières pages. Groupe de rock entre cousines, menace de l’assistance sociale et même meurtre en famille viendront rythmer cette lecture pour le moins étonnante.

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Les fans de l’auteure prendront par ailleurs plaisir à trouver le mot « pneu » plus mis en avant encore qu’à l’accoutumée, comme c’est le cas depuis la parution d’Hygiène de l’assassin en 1992. En effet, si celui-ci fait une brève apparition au début du roman, à la manière des fois précédentes, il occupera par la suite une place pouvant être qualifiée de centrale, puisque devenant le nom d’un certain rock band familial…

Enfin, plus généralement, Nothomb invite le lecteur à mieux envisager l’impact des mots, du point de vue de l’individu notamment. L’exemple majeur qui y est pris est celui du mot « terne », qualificatif dénué de sens pour certains, fatalité pour d’autres. Une belle réflexion qui prend tout son sens à l’époque où les mots doivent fuser sans nécessairement être pensés.

« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne. »

Amélie Nothomb

En définitive, encore une réussite

A la fois rafraîchissant et lourd de sens, tantôt d’une grande profondeur, tantôt d’une agréable légèreté, il est indéniable que Le livre des sœurs ne laissera pas indifférent, permettant à qui le souhaite d’aborder sa rentrée heureux et serein. Une fois n’est pas coutume, la célèbre écrivaine trouve à la fois son public et un ton profondément actuel, à l’heure où l’Amour perd de sa sacralité. Incontestablement un incontournable en cette rentrée littéraire 2022 !

Baptiste Gorce
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Written by Baptiste Gorce

Fan de rétrogaming, de Nintendo et de jeux vidéo en général, Baptiste, rédacteur amateur, décrypte et analyse pour vous l’actualité vidéoludique, testant également à l’occasion quelques vieilleries parfois oubliées de la Playhistoire.